miercuri, 27 mai 2009
Insula
Nu am ştiut
Că eternitatea se poate rupe
Precum o pâine întreagă
Şi împărţită
Fiecărui suflet curat
aşteptarea ta -
un infinit ca o ecuaţie
căreia de curând
i-am aflat necunoscutele...
naufragiat
pe insula dintre cuvinte
am aşteptat
într-o cumplită ploaie de „mâine ne vedem !”
ud leoarcă
nici lacrima nu se mai recunoaşte
pe chipul căruia i-ai smuls cu dinţii
zâmbetul
mi-l poţi înapoia, aşa, sfâşiat
dacă între timp NU TE-AI HRĂNIT CU EL...
( Ion Mihaila - Naufragiat pe insula de cuvinte )
Trei
Chiar si iubirea poate sa ucida,
Cand se supune pretului de cost
Si dovedeste astfel sa fi fost
Prea dreapta, prea egala, prea lucida.
Mai norocos ramane drumul prost
Decat o cale dreapta si rigida,
Cand e constransa viata sa decida
Intre minuni si pamantescul rost.
Sa tremuri fara somn si-n asteptare,
Cand peste vis perdelele se trag
Si disperarea bantuie mai tare,
Fara sa stii nimic despre cel drag,
Dar sa cunosti cereasca desfatare,
Cand umbra sa da buzna peste prag.
( George Tarnea - Chiar si iubirea poate sa ucida )
Dor fugar
Cand vii..
Qu’ai-je vu
quand j’ai ouvert les yeux ?
Dis
Ô mémoire
dis ce que j’ai vu
dis-le moi encore !
« Tu as vu le sud
et allongée sur lui
la montagne
comme une poignée de mains
qui scelle deux terres
Un pont de roches bleues
jeté
entre deux mers
Au-dessus
le ciel azur d’Espagne
et au-devant
les collines viridantes de France »
Qu’ai-je entendu
alors ?
Dis-moi
Ô mémoire
dis-moi ce que j’ai entendu
« Tu as entendu le vent
qui connaît
dans toutes les langues
les histoires
des guerres, des famines
des exils
des déchirures, des amours
et des noces
Le vent
qui porte aussi
la voix des bergers
le chant des montagnards
des moineaux et des cochevis
Le vent
qui joue
de la guitare dans les averses
chargées parfois
du sable d’une arène
où galopent des toros célestes
aux cornes chargées
de terreur et de gloire »
Alors
Ô mémoire
qu’ai-je respiré
qu’ai-je senti ?
Dis
dis-le moi encore !
« Tu as respiré
les parfums de la distance
charriés par ce vent tiède
comme le ventre d’une amante
Tu l’as senti effleurer ta peau
caresse, mains invisibles
d’un amour en promesses »
Ainsi je vais au sud
J’épouse la distance
Pour trouver cet amour en promesses
Errance éternelle errance
ne connaît ni maison
ni repos
hors du poème
J’embrasse
les chemins du chant
qui délie
l’entrave des frontières
Et
dans mon chant
brille
une poignée de mains
entre une terre et l’autre
un pont
entre une mer et l’autre.
( Olivier Deck - Le chant des deux terres et des deux mers )
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